Mardi 30 janvier 2024
Une nuit courte et pas très bien dormi pour Nadine, car besoin d’aller aux toilettes et la flemme de se lever en pleine nuit mais finalement elle est quand même allée aux toilettes.
Debout vers 7h puis petit déjeuner et départ pour aller rouler dans les dunes de sable. Avant ça, petite préparation pour le départ : remballer nos affaires, préparer les cartes et matériel de la journée pour les avoir sous la main en cas de besoin. Vérifier notre véhicule et adapter la pression des pneus. Il est important de maintenir le véhicule en ordre et d’adapter le gonflage ou dégonflage des pneus en fonction des pistes que nous devrons emprunter. Cela nous permet d’éviter des crevaisons.
Nous avons appris comment aborder les dunes.
Explication rapide : mettre un peu de gaz pour monter et arriver juste au-dessus de la dune, puis lâcher les gaz et laisser redescendre le véhicule pour une descente maîtrisée, en jouant sur les transferts de masse de la voiture.
Nous avons commencé par les petites dunes puis ensuite les grandes dunes.
Nous avons pris les deux le volant chacune notre tour pour les petites et grandes dunes.
Sandrine, plus à l’aise, prend le volant pour commencer. Rouler dans le sable n’est pas simple, une fois que ta voiture se plante, si tu mets trop de gaz tu t’enfonces encore +.
Résultat : tu sors de la voiture et tu désensables. C’est là que tu es contente d’avoir fait un peu de sport et de musculation. Tu creuses avec tes mains car avec la pelle ce n’est pas possible.
Les températures étaient agréables environ 20° donc on ne transpire pas trop mais au mois d’avril pendant le rallye avec des températures qui avoisineront les 40° ça va être nettement plus compliqué. Il faudra désensabler avec des gants pour ne pas se brûler et avec une sorte de râteau à sable.
Ce jour-là, nous nous sommes plantées 2x lorsque Sandrine a conduit.
Puis Nadine a repris le volant et à un moment donné ça a bloqué.
Sur les conseils de Jérémy, j’ai dû faire une marche arrière pour remonter sur une dune et repartir afin de pouvoir continuer mon chemin.
En reculant, je ne suis pas partie du bon côté pour aborder ma dune, ce qui fait que je suis partie légèrement en dévers, ce qui aurait pu être très dangereux.
Je me suis fait remettre à l’ordre par Jérémy. Je n’étais pas très fière de ma piètre performance.
Puis j’ai dû reprendre le volant, Sandrine s’est vu contrainte de continuer son chemin dans une autre voiture sur ordre de Jérémy. J’ai dû partir avec la voiture avec Jérémy à mes côtés qui était en train de me stresser, moi qui avait déjà monstre la trouille de passer des grandes dunes.. Bref, j’ai suivi ses ordres sous le coup de l’émotion.
Puis juste avant la pause de midi, Sandrine était au volant avec moi à ses côtés, on devait passer une dernière petite dune avant le repas, nous étions les dernières, nous avons regardé Jérémy en face de nous et avons suivi ses gestes et là, de nouveau on plante la voiture. C’est reparti pour le désensablage. Les autres gazelles nous voyant au loin sont venues à la rescousse pour nous aider. Et c’est là qu’on se dit que l’entraide entre les équipages est primordiale et que ca fait chaud au cœur.
Nous avons mangé au même endroit où nous avions dormi et Sandrine, avec son sens de l’orientation à toute épreuve, dit en regardant autour d’elle : ah cet endroit ressemble beaucoup où nous avons dormi. Et Nadine éclate de rire en disant : c’est normal c’est là où l’on a dormi. Je pense qu'à ce moment-là c’était une évidence que Nadine serait la navigatrice de l’équipe.
Après le repas de midi, toujours avec nos boîtes de conserve, nous avons repris la route et continué sur quelques dunes et d’autres chemins caillouteux.
En milieu d’après-midi nous avons franchi plusieurs passages de caillasse et à un moment donné, Sandrine n’est pas arrivée, elle a fait marche arrière et a décidé de passer par un autre endroit.
Nadine a vu des traces et dit à Sandrine : tu vois il y a des traces de véhicule, suis les.
Sandrine a répondu : oh, je vais plutôt passer par la gauche et remonter le chemin
Nadine : ok
Et quelques secondes plus tard, en passant on ne sait pas où, (nous n’avions plus aucune vision sur le chemin, on percevait seulement le capot) notre véhicule s’est arrêté net.
Nadine essaie d’ouvrir la portière, aucune possibilité. Elle ouvre la fenêtre et sort par celle-ci.
Sandrine quant à elle, sort de son côté.
Nous faisons le tour du véhicule et nous voyons que notre véhicule est posé et qu’il y a même une roue qui ne touche plus le sol.
C’est le clou du spectacle, après s’être plantées plusieurs fois le matin, il nous arrive ça! On fait des signes aux autres véhicules pour qu’ils viennent nous aider.
Le temps que tout le monde arrive, nous passons par plusieurs émotions, on se dit que l’on n’a vraiment pas de chance, que c’est une journée de m*. Nous sommes à fleur de peau, Nadine particulièrement et quelques larmes perlent le long de leurs joues.
Il y a une fille d’un autre équipage qui nous dit de creuser sous la voiture. Mais impossible sinon la voiture nous tombe dessus.
On appelle Patrick à la rescousse, qui rebrousse chemin avec son 4x4. Il vient et accroche la corde pour nous tirer dehors.
Avec Sandrine, on se rend compte qu’il est préférable de vivre ce genre de situation ici pendant le stage et que l’on ne veut pas refaire les mêmes erreurs pendant le rallye.
C’est en faisant des erreurs que l’on apprend. Et cette journée-là nous a appris tellement de choses. Et c’est là que l’on voit aussi la force du binôme.
Nadine aurait pu se fâcher contre Sandrine car elle n’a pas suivi la direction, mais au final à quoi ça aurait servi de se fâcher ? Est-ce que Nadine aurait pu mieux gérer à la place de la pilote ? Peut-être que oui ou peut-être que non.
Après cette péripétie, nous faisons très attention, nous suivons les autres équipages.
Juste avant la tombée de la nuit, d’autres équipages se sont enlisés dans les dunes, nous avons attendu car avec quelques équipages nous étions un peu trop loin pour rebrousser chemin.
Nous sommes arrivées au campement pour retrouver les équipages de SSV qui avaient déjà préparé un feu de camp. Nous avons monté la tente, installé nos matelas et sacs de couchage. Puis nous avons mangé presque tous ensemble.
Après, Sandrine et moi sommes allées dans notre véhicule pour calculer nos points du lendemain (ça nous a pris environ 1h30 pour calculer une dizaine de points avec les coordonnées géographiques, calculer les distances et les caps). Nous avons fait une rapide toilette (à la lingette) et sommes allées nous coucher vers 22h30/23h.
Nadine & Sandrine
Team Couteau Suisse
Equipage 262
Courage les filles, ça sert à ça un stage 😉
A apprendre comment qu’on fait 😀