Mercredi 31 janvier 2024
La nuit fut courte, Nadine a dû se lever pour aller vider sa vessie. Et les joies de dormir les uns à côté des autres c’est qu’on entend tous les bruits environnants, les discussions, les rires, et surtout les ronflements des autres.
Et quand tu entends un ronflement d’un côté c’est un peu agaçant, mais quand c’est les 2 côtés c’est horrible. De plus, le sol n’étant pas totalement plat, Sandrine glissait de côté.
Au réveil, il faut ranger tout le matériel. Plier le sac de couchage est toujours un défi. Plier le sac et le mettre dans une petite pochette c’est toujours le truc qui n’est pas simple, il faut s’armer de patience, le plier à plusieurs reprises pour enlever un maximum d’air et enfin quand t’arrive à la ranger c’est ta petite victoire. Yes, j’y suis arrivée.
Ensuite, il faut plier le matelas, et surtout plier la fameuse tente d’un magasin bien connu. C’est tellement simple de la mettre en place, mais un peu plus compliqué si tu n’as pas de réseau sur ton téléphone pour voir le tuto qui t’aidera à la plier en quelques secondes. Heureusement tu peux compter sur tes copines gazelles qui ont un peu plus l’habitude (merci Manue et Carine).
Après, nous faisons notre petite toilette de la journée et incroyable! nous, les petites Suisses sommes prêtes avant les autres pour nouvelle journée de stage de pilotage.
Nous faisons quelques photos et nous avons même le droit de manger un petit déjeuner, pour Sandrine c’est un muesli au chocolat lyophilisé trouvé dans les rations et dans lequel on ajoute de l’eau, pour Nadine c’est une petite tartine avec un pâte à tartiner mondialement connue et dont tout le monde raffole même si’il y a de l’huile de palme. Merci Jérémy.
Nous prenons le chemin en suivant Benoît jusqu’au premier CP pour gagner du temps.
Arrivés à celui-ci, c’est Nadine qui doit cette fois montrer ses talents de navigatrice afin d’amener le groupe au prochain CP. J’ai une vague idée de par où je dois passer et j’ai envie de suivre mon instinct.
J’indique à Sandrine où je veux passer, je lui demande de mettre son compteur à zéro pour que je sache où l’on est avec le nombre de km.
Elle part un bout et Mymy me dit, mais tu veux aller par où ? Ton cap c’est quoi ? Tu vas sur quelle distance ? Etc.. Elle me stresse un peu avec ces questions. Je lui réponds ce que je pense être juste.
Et là, elle me dit que je ne peux pas y aller à peu près ou suivre mon intuition car cela ne marchera pas sur le rallye. Nous faisons une mise au point, elle m’explique vraiment comment je dois m’y prendre.
Sandrine se fie volontiers à l’instinct de Nadine, mais elle sait que ce n’est pas suffisant et Sandrine lui fait savoir qu’il faudra un peu plus que l’instinct pour le rallye, au moins une certitude donnée par la recherche des points et l’évaluation des itinéraires.
Puis nous prenons le chemin que j’avais décidé en suivant les conseils de Mymy c’est-à-dire noter le kilométrage au fur et à mesure de notre progression, de bien voir que nous n’allons pas en ligne droite ce qui fait que le kilométrage ne sera pas celui noté sur ma feuille de route mais plus grand.
Nous avions environ 20 km à parcourir. Cela s’est bien passé, Sandrine était concentrée au volant, suivait mes indications.
Nous nous sommes arrêtées à maintes reprises pour bien recalculer où nous étions, pour voir avec la carte si ça correspondait avec ce que j’avais dans mon environnement.
Puis à un moment donné, nous apercevions au loin du vent qui soufflait le sable. Mymy nous a dit que ça ressemblait à une tempête de sable mais qu’il n’était pas sûr que ça vienne vers nous. Nous avons encore progressé sur le chemin.
Quelques instants plus tard, nous avons stoppé notre progression car un équipage s’était planté dans une petite dune. Nous ne sommes pas allées les aider car nous devions recontrôler notre cap, recalculer le nombre de km qui nous restait encore à faire, bien prendre les points de repère.
Cependant, le temps qu’ils désensablent, la tempête arrivait sur nous. Nous nous sommes arrêtées car l’on ne voyait plus nos points de repères. Nous avons fait quelques photos des chameaux se trouvant à proximité. Nadine a mis ses lunettes de ski car lors de tempête tu n'as pas envie que tes petits yeux reçoivent plein de sable et qu’après tu ne vois plus rien.
Après quelques instants de réflexion, Benoît nous a dit que c’était mieux de le suivre car nous avions encore beaucoup de kilomètres à parcourir et que nous allions perdre trop de temps avec la tempête. Nous devrions nous arrêter souvent pour reprendre le cap.
Nous devions repartir en le suivant, sauf que ce qu’il s’est passé c’est que Sandrine durant l’attente avait laissé les phares enclenchés et nous n’arrivions plus à redémarrer. Benoît a cherché dans son véhicule s'il y avait des câbles, mais n’a rien trouvé avec tout le matériel qu’il avait. Donc il a enclenché un autre véhicule et fait un échange de batterie. Ensuite nous sommes repartis.
Plus tard, quand nous avions franchi la tempête de sable, nous sommes arrivés près d’un lac sec. Notre exercice a été que chaque équipage s'entraîne à prendre le cap avec son compas de visée.
Comme nous n’avions pas encore acheté de compas de visée et que pour les autres exercices avant nous demandions aux autres gazelles de nous le prêter le temps qu’on trouve le cap, c’était cool.
Mais là, j’allais devoir me débrouiller toute seule avec ma boussole, qui est nettement moins précise. Mais je crois que je me suis bien débrouillée.
Je prenais mon cap bien loin devant la voiture pour que ca ne fausse pas ma boussole, Sandrine s’approchait de moi avec le véhicule pour que je ne perde pas mon point de repère, puis je montais à bord et je lui disais de foncer tout droit, si j’apercevais qu’elle n’allait pas tout à fait dans la direction, je lui rectifiais juste un peu le volant pour la mettre sur le bon chemin (comme je le fais avec mes élèves).
Je dois dire que je me suis assez bien débrouillée, je n’ai pas regardé ce que les autres faisaient mais Sandrine me disait que ça devait être assez juste vu que les autres allaient dans la même direction.
Après une petite pause repas, nous avons repris la route, d’autres équipages ont dû faire l’orientation. Mes points étaient toujours assez justes par rapport aux autres gazelles. Je commençais à vraiment bien comprendre.
A certains endroits, nous devions diriger nos équipages pour franchir quelques obstacles notamment des cailloux pour éviter de percer les pneus. J’avais déjà dû le faire les jours précédents. Sandrine écoutait toujours bien mes conseils pour les passages de cailloux.
A un moment donné, ils ne nous restait que quelques mètres à parcourir pour trouver un CP, je scrutais au loin les couleurs pour apercevoir le drapeau.
Puis je l’ai vu. J’ai dit à Sandrine, je l’ai vu il est là-bas. Quelques secondes plus tard nous nous sommes arrêtées car l’équipe de tête s’était mise à l’arrêt pour recalculer.
Je suis arrivé à la course en disant, je l’ai vu il est juste là-bas derrière.
Elles m’ont dit, on n’a rien vu, mais Mymy a dit que je devais avoir raison d’après ses calculs. Nous avons toutes repris la route et nous sommes arrivés au CP juste après la petite montée, le CP était en contrebas. J’étais fière de moi, car en regardant au loin j’avais trouvé le CP bien avant toutes les autres.
Puis après de nouveau un autre équipage a pris le relais. J’ai continué à contrôler mes caps, mes km. La gazelle navigatrice n’était pas très à l’aise, avait beaucoup de doutes, pas beaucoup confiance en elle. Mais elle était là pour apprendre, même si certaines d’entre nous savions où aller, nous attendions qu’elle nous dise ce qu’elle en pensait avant de donner notre opinion.
De km en km, nous nous approchions du CP, à un moment donné Sandrine l’a vu, nous avions vu qu’autre équipage était déjà parti au CP, nous avons demandé à Mymy si nous pouvions nous y rendre vu que nous l’avions vu et elle a été ok.
Tous les autres équipages sont partis au fur et à mesure. Même la pilote de la navigatrice l’avait vu, mais nous ne pouvions pas lui dire car elle devait apprendre par elle-même.
Arrivé à ce cap, un autre équipage à pris le relai un moment et après Benoît nous a dit que la nuit allait bientôt tomber et que nous devions le suivre jusqu’au prochain CP.
Là nous avons couru pour assister à un spectacle de la nature merveilleux et avons pris une photo de groupe avec le magnifique coucher du soleil en arrière-plan.
Après cela, nous avons continué à suivre Benoît jusqu’à l’hôtel (le même que la première nuit). Nous sommes arrivés vers 20h30, une petite douche, manger, faire nos bagages pour le lendemain.
Ce soir-là, je me suis sentie assez rassurée quant au Rallye. Je me disais qu’en quelques jours j’avais appris à naviguer dans le désert, je m’étais pris au jeu, même si au départ ça n’était pas très évident.
Nous n’avions encore pas fait le stage de navigation et étions totalement novices. Sandrine a aussi été rassurée pour la conduite dans le sable, ainsi qu’à la capacité de notre équipage à faire face à cette aventure. Nous commençons à trouver notre place pour ce Rallye.
Nadine & Sandrine
Team Couteau Suisse
Equipage 262
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